Marie-France Busset peint la chaleur et la lumière. Dans ses paysages les plus beaux chantent les vers de LECONTE DE LISLE :
« Midi, roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d’ argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L’ air flamboie et brûle sans haleine ;
La terre est assoupie dans sa robe de feu. »
Cependant l’originalité de Marie-France consiste à faire monter la lumière du sol vers l’ azur absolu. Dans les herbes jaunies par les soleils de juin crépitent les étincelles des coquelicots et les champs n’ ont point d’ ombre.
L’ or flamboyant de la terre réverbère la lumière en lui communiquant une vibration intense comme celle des
« cymbales du soleil » quand le sang monte à la tête et frappe les tempes au plus fort de l’ été. Voici donc « un pays où le soleil tue les questions », où l’ on peut s’ exclamer : « hors du soleil, des baisers et des parfums sauvages, tout me paraît futile ».
Alors le cri de celui qui voua son âme à la terre mortelle et jura de n’ aimer qu’ elle, retentit devant ces paysages : « que me fait de revivre en mon âme et sans yeux pour voir Vicence, sans mains pour toucher les raisins de Vicence, sans peau pour sentir la caresse de la nuit sur la route de Monte Berico à la villa Valmarana ? (Albert CAMUS).
Car les « correspondances » entre toutes les sensations visuelles, auditives, tactiles et olfactives, animent les tableaux de Marie-France BUSSET et, peut-être, pourra-t-elle dire en s’ étonnant comme un de ses illustres prédécesseurs : un jour la nature se mit à ressembler à mes tableaux ».
P. L. pour Marie-France BUSSET mars 2003